21 sept. 2011

The Thing

The Thing

John Carpenter
1982

Film : Américain
Genre : Science Fiction horrifique claustrophobe
Avec : Kurt Russel





Synopsis

Alors que le personnel d'une station d'études scientifique américaine en Antarctique s'apprête à passer un long hiver isolé, le pensionnaire Norvégien d'un camp voisin débarque, poursuivant un chien-loup, et cherchant par tous les moyens à l'abattre. Devant l'incrédulité de l'équipe de la station, le Norvégien fait feu et blesse un des scientifiques, obligeant l'officier en charge de la sécurité à riposter et de tuer le Nordique.

Désireux de comprendre ce qui s'est passé, McReady le pilote d'hélicoptère accompagne le Dr Copper sur la station norvégienne, ou ils ne trouvent aucun survivant, mais des corps calcinés ou gelés, ainsi que de mystérieuses archives sur ce qu'ils ont trouvé enfouit dans la glace.

Avis

Le charme de ce film provient sans conteste du sentiment de paranoïa palpable d'un bout à l'autre du film. C'est un film en huis-clos au milieu d'un décor glacial, où règne la peur, la méfiance et le doute. Jouant sur ce sentiment d'insécurité constant, le film dont l'ambiance est le premier atout, brille aussi par son esthétique grotesque et inquiétante.

Car c'est au génie de Rob Bottin que la créature qui donne son nom au film prend vie. Hallucinante d'horreur, c'est une chose métamorphe, assimilant la moindre forme de vie pour la copier. Son graphisme aberrant et cauchemardesque est l'une des raisons qui ont fait de ce film une légende de la Science-Fiction. Très différente d'un Alien ou d'un Predator, monstres sacrés du cinéma de SF américain, la chose est, à l'instar de l’œuvre de Carpenter, atypique, étrange, et géniale.

S'il est vrai que les années ont rendu quelques effets un peu vieillots, ce film se consomme comme un bon millésime. Indémodable de par son ambiance froide et pesante, sa musique inquiétante signée Ennio Morricone, et le jeu d'acteurs, avec en ligne de front un Kurt Russel à la barbe hirsute quelque peu chabalesque, The Thing est un monument. Carpenter contribue avec son style au panthéon du cinéma d'épouvante de science-fiction, et 30 ans après, le frisson est toujours vivace.





Notation

Réalisation : 7/10

The Thing n'est pas un film classique, un parangon de ce qu'il faut présenter dans les écoles de cinéma. The Thing garde le coté roots, sale, artisanal avec un budget un peu serré. Si son ambiance est exceptionnelle, il n'a pas la composition graphique d'un Alien ou d'un Blade Runner (Ridley Scott reste Ridley Scott, John Carpenter reste John Carpenter). Pour autant, ceux qui ont décrié le film à sa sortie, pouvant le qualifier de nanard n'ont pas perçu son coté intemporel. Combien de films sont tombés dans le ridicule une fois la mode de la décennie passée? The Thing n'est pas de ceux là, et garde sa force que le calendrier affiche 1982 ou 2011.

Son : 9/10

Composante essentielle de l'ambiance, l'édition sonore de ce film a tout de l'oxymore "silence assourdissant". Partant du principe qu'une station d'études perdue en Antarctique n'est pas le lieu idéal pour un orchestre symphonique et une ambiance de carnaval, les dialogues, la musique et les bruitages ont un caractère minimaliste pesant dans l'effet angoissant. Par ailleurs, le contraste créé par les cris ou le grondement d'une tempête de neige au dehors provoque une tension palpable chez le spectateur dont l'ouïe n'est pas la première sollicitée dans le film. Quant à la musique lancinante et dangereuse de Morricone... Quel angoisse!
  
Scénario : 9/10
  
Sur certains points, The Thing vise dans le banal. A l'origine c'est un remake d'un vieux film des années 50, et l'histoire se révèle assez basique, avec son monstre-extraterrestre-qui-tue-tout-l'monde. Mais comme Alien avait son chestburster, The Thing a son assimilation. Ce petit truc en plus dans le scénario qui fait qu'on retient. Cela engendre une tension sur tout le film puisqu'elle insuffle le doute et l'angoisse sur le moindre protagoniste. Original ou copie qui va vous sauter au visage pour vous dévorer et vous assimiler? Ce sentiment de paranoïa qui plane sur tout le casting, perdu dans un désert gelé, c'est le point en plus qui fait du scénario et donc du film un classique du cinéma de ce genre.
  
Interprétation : 7/10
  
Sans être méchant, l'interprétation ne casse pas non plus des briques. Certes, Kurt Russel fait très très bien le mec bourru, blasé, anti-héros qui sauve le monde malgré lui (un pré-Bruce Willis?) mais en dehors de ça, le casting n'offre pas de frissons d'interprétation. Par contre, les relations de paranoïa déjà difficile entre plusieurs hommes exilés volontaires au pôle sud, amplifiées par le danger que représente la créature sont tout de même bien rendues. Des professionnels qui font bien leur boulot, mais pas forcément des acteurs de génie, en somme.
  
Note générale : 9/10

The Thing est typiquement le genre de film qui est plus que la somme de chacune de ses facettes. Sûrement décrié à sa sortie pour son aspect série B, il a réussi à s'imposer auprès des amateurs du genre pour son climat unique et angoissant. L'ambiance très particulière que dégage ce film ne peut bien entendu pas plaire à tout le monde, mais pour autant, impossible de rester de glace face à ce thriller polaire.   





"You cheating bitch"

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