23 sept. 2011

Predator

Predator

John McTiernan
1987

Film : Américain
Genre : Action pure avec un alien rasta slasher
Avec : Arnold Schwarzenegger
  





Synopsis

Leader d'une petite unité de troupes d'élite, Dutch Schaefer est chargé par ses anciens collègues de la CIA de s'enfoncer dans la jungle d'Amérique centrale pour exfiltrer un ministre du gouvernement américain retenu en otage par des guérilleros. Mais une fois la mission menée à bien, l'équipe semble devenir la proie d'une créature invisible, se fondant dans la forêt pour éliminer les membres du groupe un par un.

Avis

Sous ses airs de film d'action couillu avec des gros bras et des gros flingues, McTiernan réussi le pari de faire de ce film un classique de la science-fiction. Pourquoi? Premièrement, un alien particulièrement réussi, au physique à la fois terrifiant et classieux, mais aussi avec un code d'honneur, renforçant la sympathie qu'il attire au public. En second, un thème bien plus profond qu'il ne peut y paraitre sur la guerre, la nature de l'homme et de la chasse.

La réussite de ce film réside, comme souvent dans les bonnes pellicules, dans le concept qu'il développe et la symbolique qui se dégage de celui ci. Ici, le concept original d'alien parti chasser sur terre, en quête du défi apporte ses lettres de noblesse à ce qui va par la suite devenir une grande saga. Le Predator est une espèce tribale dont le but est de prouver sa valeur guerrière en ramenant des trophées, qu'il exhibe fièrement à la vue de tous, à l'instar de ces corps dépecés que l'équipe de Schaefer trouve au début du film. Le Predator se délecte de la traque et du combat face à des troupes se pensant les meilleures du monde et vite dépassées.

Outre toute la symbolique sur le pouvoir et la force dont l'homme se croit doté parce qu'il a réussi à dominer d'une certaine manière la nature, le film, notamment à la fin, propose une réflexion profonde sur le cinéma d'action. Schwarzenneger, armé sur l'affiche du film, mais avec le regard terrifié et complètement perdu, ce qui contraste avec son regard déterminé lorsqu'il se retrouve sans armes à la fin du film, illustre le coté abusif de l'action musclée du cinéma des années 80, McTiernan ayant toujours assumé cette exagération, s'en excusant presque. Il réalisera d'ailleurs par la suite Last Action Hero, véritable auto-parodie sur le cinéma d'action de la fin 80's, début 90's.



 


Notation

Réalisation : 9/10

J'aime beaucoup le style de ce premier Predator. S'il comporte les codes du film d'action basique : fusillades, explosions, cascades... il a néanmoins le mérite d'avoir une esthétique vraiment réussie. L'étouffante jungle guatémaltèque semble être une prison à ciel ouvert, et la moiteur transparait sur la pellicule. On se concentre alors sur la furtivité du Predator et le résultat, presque psychédélique avec son camouflage et ses yeux scintillants donne des vertiges délectables.
Petit mot sur l'apparence du Predator, créé par Stan Winston, dont le talent pour les effets spéciaux a été maint et maint fois prouvé sur The Thing, Aliens, Terminator 2 et j'en passe, son look de reptile rasta a mandibules est l'un des plus étranges et réussi du cinéma américain. Son élégance naturelle contraste évidemment avec son coté repoussant, mais c'est sans aucun doute l'une des créature les plus populaires issue d'Holywood.
  
Son : 8/10

La façon "d'entendre" du Predator (tout comme sa vision infrarouge) lui donne un aspect inquiétant qui joue beaucoup sur l'ambiance sonore du film. Le musique à la fois martiale et dérangeante se mêle au ronronnement de la jungle comme trame de fond sonore, et s'ajoute à la moiteur ambiante du film pour nous plonger dans l'atmosphère équatoriale.
   
Scénario : 8/10

Pas de scénario alambiqué, mais une vraie bonne idée originale. Derrière McTiernan déroule son safari inter-espèces, et le jeu de piste tient en haleine jusqu'au bout, jusqu'à ce magnifique affrontement final entre Arnold et la bête. Le début du film quant à lui donne un ptit aspect caricature musclée qui fait son effet. Globalement bien équilibré du coup, le scénario, s'il reste encore vague sur l'origine du Predator a le mérite d'éveiller la curiosité du spectateur et ancrer les bases d'une glorieuse saga.
  
Interprétation : 9/10

La troupe de soldats d'élite joue bien son rôle, entre Shane Black caricatural à souhaits avec ses grosses lunettes et ses blagues salaces, Carl -Apollo Creed- Weathers et sa moustache musclée (si si) le casting joue parfaitement l'ambivalence entre les gros bras de film d'action et les frêles agneaux en proie au Yautja. Mais c'est Arnold Schwarzenneger qui tient la dragée haute au Predator. Au summum de sa carrière c'est une machine de guerre particulièrement convaincante qui s'oppose à l'ennemi invisible. Vraiment bluffant, il incarne Dutch et l'égal du Predator, le digne représentant de la race humaine.

Note générale : 9/10

C'est une œuvre à part entière que ce film. Un véritable master-piece du cinéma d'action et de SF, particulièrement réussi, il n'y a pas grand chose à dire de plus. A la fois très divertissant et agréable à regarder, fondation d'une saga parmi les plus importantes des 20 dernières années, Predator est un vrai bon film du genre action science-fiction, vivement conseillé à quiconque ne l'a pas vu.    
 




"You're one ugly mother-fucker..."

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