Alien, la résurrection
Alien : Resurrection
Jean-Pierre Jeunet
1997
Film : Américain
Genre: Science fiction portée sur l'action
Avec : Sigourney Weaver
Deux siècles ont passé depuis la mort d'Ellen Ripley sur Fury 161. Weyland Yutani n'est plus, mais des scientifique de l'armée parviennent à cloner Ripley avec la Reine Alien dans son ventre, et à extraire celle ci avant qu'elle ne "naisse" par ses propres moyens. Alors que des mercenaires débarquent sur la station Auriga avec une étrange cargaison à leur bord, Ripley s'éveille, un nouveau niveau de conscience acquit grâce à la connexion qui la lie à la Reine.
Avis
Si au moment de sa sortie, cet opus m'avait particulièrement emballé, c'est aujourd'hui un sentiment mitigé qui m'anime à l'égard de cet épisode. Partageant de très bonnes idées avec d'autres beaucoup moins, je suis toujours circonspect en regardant Alien 4. L'idée de tuer Ripley à la fin d'Alien3 avait pour but d'éviter un nouveau sequel. Pourtant, de l'aveu des producteurs, l'idée de ressusciter Ripley a tout de suite germé dés la sortie d'Alien3 pour continuer à produire des films de la franchise.
Cependant, à mon sens, la mort d'Ellen dans le 3e épisode est trop bien orchestrée pour qu'il soit possible de la faire revenir à la vie, qui plus est avec son Alien dans le ventre. Dés le départ, le scénario de Joss Whedon s'avère donc bancal. Si on ajoute à cela, nombre d'incohérences ou d'interrogations qui ne trouvent jamais de réponses, et un final raté, le constat ne parait pas glorieux.
Évidemment, pas mal d'aspects parviennent à sauver le film qui n'est pas non plus un nanard cosmique. Le choix de la frènnchtouche de Jean-Pierre Jeunet pour la réalisation est une bouffée d'oxygène. Comme chacun des réalisateurs d'un Alien avant lui, Jeunet possède un univers graphique propre, inimitable, et après un réalisateur anglais et deux réalisateurs américain, c'est avec joie qu'on découvre un oeil moins anglo-saxon sur la saga.
Le but avoué étant de ressusciter la saga en même temps qu'Ellen Ripley, ce vent de fraicheur graphique est d'autant le bienvenue. Mais cela n'excuse pas le manque de profondeur du scénario, et le fait que les Aliens finissent par se mordre un peu la queue. Jeunet a souhaité combiner ce qui avait fait le succès de chaque opus précédent. Plusieurs Aliens et des Marines de l'espace comme dans le film de Cameron, un vaisseau angoissant pour toile de fond comme dans le premier, un lien maternel entre les Aliens et Ripley renforcé par rapport au 3, et quelques idées originales comme la mutation génétique de la Reine, ou l'androïde humain et indépendant (qui n'est pas sans rappeler le Nexus 6 de Blade Runner, avis perso).
Résultat? Un bon film d'action avec quelques scènes mythiques, mais on a parfois l'impression d'assister à un hommage de fan plutôt qu'à un vrai épisode de la série.
Notation
Réalisation : 8/10
Pas forcément mon préféré, de par son style extrêmement personnel, mais ça n'en reste pas moins un film parfaitement maitrisé par le réalisateur doué qu'est Jean Pierre Jeunet, même si on regrette que les accessoiristes aient autant abusé du slime pendant le film.
Son : 9/10
J'apprécie en revanche particulièrement la musique de cet opus, qui est juste parfaite. Le thème principal colle à la peau du film et des Aliens en général. Spatial, dangereux et beau dans son étrangeté, il hante le film à la manière dont les Aliens hantent le vaisseau. Somptueux!
Scénario : 5/10
Ce qui plombe le film. Malgré une multitude de bonnes idées, le scénario a tendance à tourner en rond et à ne pas apporter grand chose. Quelques passages illuminent un peu le cheminement des protagonistes, mais globalement, ce n'est pas ce qu'on retire vraiment du film, et c'est dommage car doté d'un script un tout petit peu plus creusé et crédible, ce film avait tout pour être l'égal de chacun des 3 films de la série. Là, non.
Interprétation : 9/10
Autre gros point fort de ce film: son casting. Sigourney Weaver reste fidèle à elle même, quoi qu'encore plus troublante avec son ADN Alien, mais elle est épaulée d'une ribambelle d'acteurs géniaux. Comment ne pas tomber amoureux de Winona Ryder, craquante dans le rôle de Call, ou s'esclaffer devant le tandem de choc Dominique Pinon/Ron Perlman? Si la plupart des personnages ne sont pas exceptionnels, leur interprétation l'est, et parvient à les rendre très attachants.
Note générale : 7/10
En écrivant la critique je me suis replongé avec une forme de sympathie dans ce film qui possède un tas de bons cotés, mais une fois cette drôle de nostalgie passée, je suis toujours déçu du résultat, en particulier la fin du film avec cet Alien humanoïde auquel il manque tout simplement l'élégance d'un dessin de Giger. La saga repose sur le concept même d'un Alien superbement beau et mortel. Cameron a flirté avec la ligne en interprétant le design des créatures à sa manière, mais sa Reine Alien est magnifique. Le bâtard du 4 n'est rien de tout ça. Il reste un monstre moche, ce qu'aurait pu être le tout premier film sans le génie psychopathe de HR Giger, et son rôle est ingrat puisqu'il trouve à peine sa place dans un scénario bancal. Ce film fait passer un bon moment, mais n'arrive pas à égaler ses 3 autres prédécesseurs.
"I'm the monster's mother"
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