Alien3
David Fincher
1992
Film : Anglo-américain
Genre : Science Fiction horrifique
Avec : Sigourney Weaver
Synopsis
Une fois encore, Ripley dérive dans l'espace après avoir affronté les terribles xénomorphes de la planète LV-426. La présence de facehuggers dans la capsule de sauvetage du Sulaco entraine un incendie qui provoque le crash de celle-ci sur une planète prison reculée. Ripley, unique survivante commence alors à craindre que l'un des facehuggers se soit échappé et qu'un Alien ne fasse son apparition au milieu des prisonniers sans défense.
Avis
Dans un contexte particulièrement difficile, David Fincher parvient à renouer avec le style original de la série. Mais handicapé par une production chaotique, c'est un film en demie teinte que reniera son réalisateur par la suite. En fait, il faut vraiment mettre à part la version cinéma de la version Director's cut. Amputée, à mon sens, de tout ce qui fait l'intérêt du film, la version cinéma est un mauvais Alien. Mais lorsqu'on regarde la version désirée par Fincher, on retrouve enfin ce qu'on a aimé dans le premier, mais aussi toutes les choses qu'on aimera par la suite chez le talentueux réalisateur.
Si l'on s'attarde à la version Director's cut, le film prend une ampleur beaucoup plus intéressante. Sans métamorphoser entièrement le film (il ne s'agit que de quelques scènes supplémentaires ou différentes, mais des scènes clés) elle parvient néanmoins a avoir le petit plus qui a manqué, à mon sens, à son succès en salles. Le traitement de la créature est ainsi plus mystique encore que dans le montage final. Golic joue un rôle particulièrement fort dans ce montage là, et la fin alternative s'avère puissante de symbolisme. Tout ce que les producteurs avaient souhaité éviter.
En dehors de ça, le film offre un ton encore plus nauséabond et suffoquant que dans n'importe quel autre épisode de la saga. Les décors ne semblent être faits que de sang et de rouille, ces souterrains paraissent semblable à une étuve, et le malaise grandissant de Ripley sur sa "maternité" n'en est que plus dérangeant.
Le film offre par ailleurs d'excellents personnages, hantés par leur démon qui s'incarne alors devant leurs yeux incrédules. Le principal souci de se film reste cependant sa production chaotique, les changements de scénaristes et de réalisateurs successifs, et les exigences toujours plus bornées des producteurs pour qui la dimension "business" avait dépassé la dimension "œuvre cinématographique".
Notation
Réalisation : 9/10
David Fincher n'était pas le premier choix des producteurs, mais il s'avère, au moins du point de vue de l'image, un choix payant pour le spectateur. Comme Scott ou Cameron, ce réalisateur est un amoureux de l'image, et sa formation dans le milieu des effets spéciaux lui apporte également un regard nouveau sur la série à une époque où le numérique n'a pas encore saturé les productions hollywoodiennes. L'ambiance suffocante de cet opus lui est propre, et le résultat, compte tenu des circonstances est particulièrement admirable.
Son : 8/10
Ce n'est pas l'Alien possédant de la musique la plus marquante, mais sa présence continue et discrète apporte un supplément à cette atmosphère si particulière qui règne sur la planète Fury 161. Certains effets sonores ont peut être un peu vieilli tout de même.
Scénario : 8/10
Celui de la version cinéma vaudrait à peine 7, mais j'ai dés le départ décidé de traiter de la version non coupée, qui apporte des améliorations scénaristiques significatives. Si l'ensemble parait relativement cohérent (et quand on pense que le tournage a eu lieu alors que le script n'était pas établi et fluctuait d'un jour à l'autre!) et bien mené (encore une fois, merci Fincher pour son talent à tenir le film à bout de bras quand celui ci aurai pu s'effondrer tel un château de cartes) on regrette un petit peu qu'il s'avère si convenu en comparaison des idées initiales de scénario proposées pour ce sequel.
Interprétation : 9/10
Sigourney Weaver, toujours au top. Elle reprend encore une fois son rôle avec brio, mais il me semble qu'elle n'a jamais été aussi bien entourée que dans ce film, avec deux Charles exceptionnels à mon sens : Charles Dance et Charles S. Dutton aux antipodes l'un de l'autre, mais dont la classe permet réellement d'apporter un gros plus au film.
Note générale : 9/10 dans la version Director's cut
Alien3 est probablement l'Alien dont la gestation a été la plus difficile, et "l'accouchement" le plus violent. Mais en grandissant, et à mesure que l'univers de la saga grandit autour de lui, ce film s'avère un grand, un beau, un puissant Alien, avec, malgré tout, la classe de ses ainés et la reconnaissance de son public, grâce aux éditions Blu Ray et DVD qui ont réhabilité beaucoup de choses (le travail de Giger sur le projet notamment)
"You've been in my life so long, I can't remember anything else."
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