27 févr. 2012

Star Wars Episode III : La Revanche des Sith

Star Wars
Episode III : La Revanche des Sith

George Lucas
2005

Film : Américain
Genre : Saga spatiale mythique
Avec : Ewan McGregor, Hayden Christensen, Natalie Portman






Synopsis

Alors que la guerre fait rage depuis 3 longues années entre des séparatistes de plus en plus nombreux, menés par le comte Dooku et la puissante armée de clones de la République, un raid mené par le général Grievous, second du Comte, a permit à la Confédération des Systèmes Indépendants de capturer le Chancelier Palpatine. Anakin et Obi Wan parviennent à infiltrer le vaisseau où le Chancelier est retenu captif, ainsi qu'à terrasser Dooku grâce à la fougue du jeune chevalier Jedi. Malheureusement Grievous, devenu par concours de circonstance, leader de la rébellion séparatiste, parvient à s'échapper. Alors qu'Obi Wan est chargé d'enquêter dans la bordure extérieur sur l'endroit où se cache Grievous, le Chancelier demande à Anakin d'être son espion au sein du Conseil des Jedi, quand ceux ci lui demandent la même chose à l'encontre de Palpatine. Le conflit est de moins en moins déguisé entre ce dernier et les Jedi qui le soupçonnent de vouloir s'accaparer les pleins pouvoirs à l'issue de la guerre.

Avis

Inutile de dire que l'attente était grande à la veille de la projection ciné de cet évènement. Le dernier épisode inédit sur grand écran. Et rétrospectivement, quelle claque! La première vision donne indubitablement une sentiment de souffle coupé. La seule d'introduction du film donne aux amateurs de combats spatiaux tout leur saoul, puis dans les 20 premières minutes s'enchainent combat au sabre laser, destruction méthodique de droïdes de combat, facéties de Jedi etc etc. Mais le deal du film est tout autre.

Le spectateur qui découvre le film pour la première fois souhaite savoir comment Anakin Skywalker, a.k.a. Hayden Christensen (j'ai failli dire une méchanceté dans le qualificatif que je lui réservais, mais non, soyons fair-play) devient ce monstre sacré des méchants de cinéma, tout de noir étoffé qu'est le prestant Dark Vador, quand dans le même temps le paisible Palpatine devient le vil Empereur.

Une fois encore depuis le début de mes chroniques de la saga, je différencie l'histoire racontée par la trilogie, et le scénario du film. Avec six épisodes, c'en devient presque une mini-série. Quant aux trois concernés par la pré-trilogie ils ont une cohérence qui s'inscrit dans la continuité, et ce troisième épisode en est l'apothéose. Le fait est pour couper court à tout suspens, que malgré le cliffhanger mit en scène dès l'épisode I, ce dernier épisode se révèle un petit peu trop brutal dans sa narration. Entre les batailles spatiales, les affrontements au sabre laser etc, il ne reste plus beaucoup de scènes de dialogues pour conclure la chute vers le coté obscur d'Anakin à l'écran. Dans l'absolu, on comprend le chemin de croix qui le mène à cette extrémité. Malheureusement à l'écran, cela se traduit par deux dialogues avec le futur Empereur, un duel avorté entre celui ci et Mace Windu et... Celui qui doit désormais être connu comme Dark Vador (ou Darth Vader pour les puristes) est prêt à assassiner la galaxie pour la paix et la "démocratie". Si vous parlez d'un dénouement abrupte...

De plus, sans s'attarder de trop sur l'interprétation, elle est encore une fois en dents de scie selon les acteurs, puisqu'Ewan est un Obi Wan plus que parfait, qu'on imagine aisément se transformer en Sir Alec Guiness tel que le personnage apparait dans l'épisode IV. En revanche, Hayden est inexpressif comme jamais, et coté Empire, Ian McDiarmid cabotine avec insistance dans son rôle de Palpatine. Cet aspect qui aurait été le point fort de ce film s'il avait été réussi donne un duo de Sith plus comique qu'effrayant. Et ça, c'est vraiment, mais vraiment dommage. Même Natalie Portman qui était pourtant parfaite dans l'épisode I est ici un peu perdue, n'arrivant pas à retrouver son charisme et sa sensibilité.

En faisant abstraction de ce point, on se retrouve alors néanmoins plongé dans la fantastique imagination de George Lucas. Encore plus riche, que l'épisode II, celui ci nous transporte grâce à des images somptueuses dans un monde débordant d'exotisme et de classe. Costumes, décors, images de synthèse... Là encore le visuel est impressionnant, et on remercie Lucas d'avoir mit en images son univers. Disposant d'un très fort dynamisme, le film compense ses lacunes par des images qui font mouche, mais d'une manière "spectacle" qui prouve que le créateur de la saga est plus un scénariste et un grand esprit créatif, qu'un artiste de l'image. Comprenez moi bien: le film est beau parce que ce qu'il décide de montrer l'est, et non pas parce qu'il sait bien le filmer.

Le fait est que la magie est là, fidèle au rendez-vous. La tension monte au fil du film, et chaque scène tend vers un spectacle plus poignant. Ainsi le traditionnel combat final au sabre laser, présent dans chacun des 6 épisodes est plus être l'un des plus jolis, même si mal monté (Yoda contre l'empereur qui s'intercale au milieu, grossière erreur George, grossière erreur...) et achevé de manière un peu soudaine. Il marque néanmoins les esprits par son esthétisme toute particulière et assurément inédite, entre deux sabres de la même couleur, et des tonds rouges orangés pour le fond. Il n'égalera jamais la classe de Qui Gon contre Darth Maul, mais il a le mérite de présenter un concept très intéressant, si on oublie bien sûr l'ironie du gentil Jedi en blanc immaculé contre le méchant Sith en tenue noire et rouge, pour que le spectateur moyen comprenne bien qui c'est qui va gagner.





Notation

Réalisation : 7,5/10

Encore plus foisonnant que l'épisode II, La Revanche des Siths est un film haut en couleurs, très rythmé avec une plastique nettement marquée. On peut en revanche lui reprocher son montage par moment maladroit. Il s'articule parfois autour d'épisodes qui nous font un peu trop penser à une série télé mixée en film, et ces deux scènes finales coupées en parallèle : le combat entre Yoda et l'Empereur, celui entre Anakin et Obi Wan, mais aussi la naissance de Dark Vador face à celle de Luke et Leia. A mon sens un meilleur montage aurait rendu ces scènes plus fortes sans enlever le lien profond qui unie les séquences bien sûr.  

Son : 8/10

Grandiose, toujours, John Williams remet le couvert dans ce sixième épisode historiquement de la Guerre des Étoiles, provoquant, comme à son habitude une partie considérable de la magie provoquée. Les thèmes sont très enlevés, et font mouche, les bruitages sont immersifs, même si c'est bien entendu loin d'être original. Ça fonctionne. 

Scénario : 7/10

Déjà mentionné quant à sa réalisation, l'aspect épisodique de cet opus tient forcément part à son scénario. En compilant des séquences qui se veulent grandioses et qui s'inscrivent dans l'histoire, les péripéties tendent à être trop distinctes les unes des autres. Là Obi Wan affronte Grievous, ici Yoda part en guerre sur la planète des Wookies, sans oublier la scène introductive du film qui en près d'une demie heure possède tous les éléments d'un épisode de série télé. Mais en dehors de cela, l'histoire, car c'est elle qu'on remet devant dans une saga comme celle ci, est comme souvent superbe. Si la réalisation et la richesse offerte par le scénario empêche de développer l'histoire de manière parfaite et exhaustive, cela n'en reste pas moins une bonne description de la progressive descente au coté obscur d'Anakin. 

Interprétation : 5/10

L'énorme point noir de cet épisode, la déception qui plombe tout un pan de la saga. Déjà moyennement convaincant lors de l'épisode II, Hayden Christensen mais aussi Ian McDiarmid cabotinent allègrement dans les règles de l'art, avec grand renfort de moue boudeuse et de grimaces machiavéliques. Mais en plus de cela, le reste du casting ne parvient cette fois ci pas à rectifier le tir sur l'ensemble, et la pauvre Natalie Portman en devient presque insipide alors qu'elle crevait l'écran dans l'épisode I. C'est toujours facile de dire ça des années après, surtout de la part d'un humble cinéphile qui n'a aucune prétention en matière de dramaturgie ou de réalisation filmique, mais imaginer cet épisode, voir même l'ensemble de la prélogie, avec un casting de monstres sacrés, je n'ose pas imaginer ce que cela aurai engendré. 

Note générale : 7,5/10

Parcequ'il conclue la première partie de l'histoire de cette galaxie lointaine, très lointaine, et qu'il la conclue bien, avec succès, cet épisode est donc un très bon divertissement. Tout y est ou presque. Émotion, qualité visuelle et sonore, belle histoire... Il semble toutefois que certains mauvais choix, dans le casting surtout, collent à George Lucas pour cette saga, ce qui ternie un peu le tableau. Mais aucun souci de ce point de vue la, les couleurs sont suffisamment vives pour passer un très bon moment devant son écran.





"Twice the pride, double the fool!"

20 févr. 2012

Star Wars Episode II : L'Attaque des Clones

Star Wars
Episode II : L'Attaque des clones

George Lucas
2002

Film : Américain
Genre : Saga spatiale mythique
Avec : Ewan McGregor, Hayden Christensen, Natalie Portman





Synopsis

Suite au blocus exercé par la Fédération du Commerce à la planète Naboo, mené à l'échec par Obi Wan et Qui Gon Jinn qui y avait laissé la vie, la Fédération, toujours manipulée dans l'ombre par le Seigneur des Siths Dark Sidious, décide de faire sécession et de nombreux systèmes de la République la rejoigne dans l’insurrection. Devant la menace de guerre civile, plusieurs voix s'élèvent pour réclamer une puissante armée, alors que d'autre comme celle de Padmé, ancienne Reine de Naboo devenue sénatrice, plaident pour une résolution pacifique du conflit. Menacée par divers attentats, Obi Wan Kenobi et son padawan Anakin Skywalker sont chargé de sa protection. Anakin est ravi de retrouver celle qui l'avait fait chavirer, mais son amour le torture en réalité plus qu'il ne l'aurai cru. Par ailleurs, il est assujetti à des visions de sa mère mourante sur Tatouine, créant encore plus de souffrance dans son coeur. Maitre Yoda l'avertit: la souffrance mène au coté obscur.

Avis

C'est le premier épisode de la saga filmé entièrement en numérique, avec une incursion désormais quasi constante des images de synthèse. L'effet est à double tranchant. l'univers Star Wars n'a jamais été aussi coloré, aussi grandiose et aussi riche. Presque foisonnant. On comprend aisément l'enthousiasme de George Lucas à l'idée d'enfin pouvoir mettre la moindre de ses idées, le moindre de ses croquis, en images pour faire vivre l'univers qu'il a inventé et imaginé depuis près de 40 ans. Mais le risque qu'il prend, est de rendre un film impersonnel, trop basé sur ses effets spéciaux et non plus tourné vers le scénario.

Le scénario étant justement le point le plus controversé de l'épisode I, Lucas s'est attelé à peaufiner son scénario, et, tout en suivant le fil conducteur de la trilogie initiale, à savoir la machination de Dark Sidious, et le basculement d'Anakin du coté obscur, il propose un film bien écrit et cohérent, où le spectaculaire rejoint l'histoire.

Car il faut l'admettre, on ne pensait pas qu'un épisode de Star Wars dont l'aspect épique était présent dès le IV (donc le premier) puisse l'être autant quand on le découvre pour la première fois en 2002! Tout y est, des combats de chevaliers Jedi, des batailles spatiales, des batailles au sol, des paysages exotiques présentant les 4 coins de la galaxie lointaine, très lointaine, un oeil encore plus poussé sur la fascinante Coruscant, coeur de la République, et le tout dans des tons de couleurs chatoyants.

En réalité cet opus central dans la pré-trilogie l'est au propre comme au figuré. Il constitue sur le plan de l'histoire, le lien entre le jeune Anakin sur Tatouine, et Dark Vador qui fait son apparition à la fin de l'épisode III. De fait, moins manichéen dans son approche du personnage central, il dépeint un jeune padawan surdoué mais arrogant, éprit de doutes et de peurs. Celles là même qui le mèneront au coté obscur. Je vais revenir d'ailleurs sur le personnage d'Anakin et de son interprétation, mais il faut également préciser, tant qu'on évoque le coté central de cet épisode, qu'il l'est également en terme de narration, ET de réalisation. En effet, il esquisse pour la première fois le but réel du complot fomenté par Dark Sidious, et donc lie l'épisode I où on a du mal à voir où Lucas voulait en venir, et le III où la manipulation est clairement énoncée. Enfin sur le plan de sa réalisation, on l'a dit, chatoyante, elle garde une certaine réserve. Les images de synthèses sont magnifiques, mais par toujours bien utilisée, reste qu'elles n'offrent pas encore l'essentiel du spectacle, et heureusement. La conséquence de cette modération relative (dont on se rend compte avec les 10 années de recul sur le film) est que cet épisode parait le plus équilibré en terme de spectaculaire et d'intrigue.

Et dans la qualité de l'intrigue, il y a ce personnage central, seul et unique à être présent dans les 6 épisodes, Anakin Skywalker, dont il est absolument nécessaire de parler. Tout le monde sait qu'il deviendra au terme de la pré-trilogie, l'infâme Dark Vador *thème de la marche impériale*. Si le I montrait un petit garçon blondinet qu'on pouvait caractériser de "bout d'chou", par très intéressant ni en terme de scénario, ni d'interprétation, Anakin dans ce II est donc le plus passionnant. On connait tous son destin, et on meurt d'envie de savoir ce qui l'a motivé à basculer à la violence et au caractère odieux du coté obscur de la force. Si le scénario dévoile ici les premiers éléments, le message passe assez mal face à la prestation d'Hayden Christensen.

Si on peint le tableau d'Anakin à 19 ans, il s'agit d'un jeune homme terriblement sûr de lui car il peut justifier d'une maitrise précoce de la force sûrement due à son taux de midi-chloriens anormalement élevé. Bien que tardive, sa formation lui a permit d'acquérir en dix ans le niveau d'un puissant chevalier Jedi. Comment d'un tableau comme celui là passe-t-on à un grand ado pourri gâté pédant comme celui dévoilé par le film? Deux mots. Mauvais casting. Il n'est jamais facile de caster un jeune acteur d'à peine une vingtaine d'années, et impossible de dire quel acteur de cette génération aurai rempli le rôle. Mais, mais, mais, le résultat est là. Anakin en 2 films réussi le pompon d'être presque aussi insupportable que Jar Jar, alors que son personnage est le plus intéressant, et que c'est lui le protagoniste central des 6 épisodes!

D'où ces quelques regrets en voyant le visage boudeur d'Hayden Christensen supposé jouer la frustration, la colère, la tristesse... Heureusement à ses coté, Ewan Mcgregor est un Obi Wan parfait, qui contrebalance la légère exaspération engendrée par son padawan.

En dehors d'autres petits bémols mineurs, cet épisode II offre beaucoup de divertissement, et n'est donc pas à négliger d'un revers de main comme totalement inutile à la saga. Sans trop pouvoir me prendre au jeu des comparaisons, c'est celui qui me satisfait le plus de la prélogie avec le recul des ans et des nombreux visionnages.





Notation

Réalisation : 8/10

George Lucas n'a rien d'un génie de la caméra, mais grâce aux effets numériques vraiment réussis, le film est très joli. Jamais l'univers Star Wars n'avait montré jusqu'à lors autant de richesse visuelle, et de ce fait n'avait été aussi proche de la vision que voulait lui donner Lucas. Alors, oui, il reste certaines maladresses avec des transitions un peu grossières par exemple entre images de synthèses de C3P0 et R2 et les versions "physiques" avec l'interprète à l'intérieur. Cet épisode reste un des plus réussis, avec un mot d'ordre: épique.

Son : 7/10

Les thèmes habituel apparus dans l'épisode I et ceux de la trilogie initiale sont là, avec leurs variations habituelles selon les circonstances, mais en revanche cet épisode a l'identité sonore la moins nette de la série à mon sens. Pas de morceaux originaux venant ponctuer les événements clés de l'histoire, des bruitages qui eux le sont, et qui sortent enfin du trop commun "piou-piou" mais il n'y a pas autant de magie dans le son de cet épisode que dans les autres.

Scénario : 8,5/10

L'histoire de cet opus balade le spectateur sur de nombreuses planètes, tout en revenant sur Naboo et Tatouine également, afin de créer certains repères. L'histoire quant à elle, continue sur l’avènement de l'Empire et le plan de Dark Sidious, mais il y a derrière ce fil conducteur une histoire et des péripéties bien ficelées, qui font de cet épisode une nette réussite sur le plan de son scénario.

Interprétation : 7/10

Loin d'être une catastrophe, Hayden Christensen mine les efforts des scénaristes pour rendre le personnage d'Anakin très intéressant. Il faut beaucoup de recul pour appréhender Anakin Skywalker sans avoir envie de le baffer au moins dans cet épisode. Heureusement autour de lui, Ewan McGregor ou Natalie Portman réussissent à relever le niveau. Quant à l'immense Christopher Lee, il donne beaucoup de prestance et de classe au Comte Dooku qui n'en manquait pourtant pas initialement.

Note générale : 8/10

L'épisode II redonne beaucoup d'intérêt lorsqu'il sort à la pré-trilogie que la Menace Fantôme avait mal commencé. Réussi sur de nombreux aspects, cet épisode charnière a le mérite d'être équilibré dans son écriture, et dans sa réalisation de haut vol avec des effets numériques concluants. Nettement, la force est avec l'épisode II. 

  



"Only a Dark Lord of the Siths knows our weakness."

12 févr. 2012

Star Wars Episode I : La Menace Fantôme

Star Wars
Episode I : La Menace Fantôme

George Lucas
1999
  
Film : Américain
Genre : Saga spatiale mythique
Avec : Liam Neeson, Ewan McGregor





Synopsis
   
La République Galactique connait un incident diplomatique qui met les ronds de cuir du Sénat au pied du mur : la puissante Fédération du commerce soucieuse de faire appliquer des taxes exorbitantes oppose un embargo à la pacifique planète Naboo dirigée par la jeune Reine Amidala, et menace militairement son peuple pour qu'elle signe une un traité justifiant l'occupation de son monde par les troupes droïdes de la Fédération. Qui Gon Jin et son padawan Obiwan Kenobi sont chargés de mener l'enquête pour le compte du conseil des Jedi, lorsqu'ils rencontrent sur Tatouine un petit garçon, Anakin Skywalker chez qui la force est anormalement puissante.

Avis

On ne présente plus la saga de George Lucas, et ses milliards de bénéfices engrangés en films, éditions DVD, blu ray et moult moult produits dérivés. Avant d'être un business lucratif, Star Wars reste néanmoins deux trilogies de films de SF catégorie Space Opéra, l'une originalement sortie à partir de 1977, puis la trilogie préquelle revenant sur les origines de l'Empire et des principaux personnages au rang desquels Dark Vador, emblématique méchant de la saga qui était avant de devenir le Sith le plus puissant de la galaxie lointaine, très lointaine, un jeune garçonnet des rêves plein la tête, comme tout un chacun, mais aussi un valeureux chevalier Jedi par la suite.

A l'occasion de la ressortie en 3D avec quelques ajouts mineurs de ce premier épisode au cinéma, attardons nous sur cette saga de légende, en commençant donc par le tout premier chronologiquement parlant. Si dans les années 70-80, Lucas avait évoqué l'histoire précédant les épisodes IV V et VI, il faut attendre la Menace Fantôme pour la découvrir précisément. Cela signifie donc que le scénario est tenu de suivre des grandes lignes mais on constate qu'il s'avère tout de même extrêmement accessible aux néophytes.
   
L'autre particularité d'un film sortit à la fin des 90's c'est qu'il bénéficie des évolutions majeures en terme d'effets spéciaux numériques opérées dans les années 90. Entre le Retour du Jedi et la Menace Fantôme, il y a Jurassic Park, The Mask, Titanic ou le Cinquième Élément. Un bon de géant dans la représentatif de la Science Fiction qui a somme tout révolutionné le cinéma et la façon de faire des films (et de gérer son budget de producteur aussi, mais bon) Du coup la Menace Fantôme ne lésine pas sur les effets numériques, même si ça n'est rien à coté de la suite de la trilogie. La course de pods, la cité sous-marine, ou l'armée droïde sont une preuve de l'intérêt de Lucas pour la claque visuelle.
   
J'en profite pour évoquer la 3D de la version actuellement au cinéma: par moment franchement réussie, elle reste vraiment anecdotique sur 90% du film où elle donne à peine plus de profondeur au champ que les copies 2D. Mais voir se détacher le visage grimaçant de Darth Maul en 3D, ça n'a pas de prix, c'est vrai.

Alors à l'époque j'avais grandement apprécié le coté spectaculaire, car c'est vrai que george Lucas sait raconter sa saga avec force de divertissement, mais avec le recul certains points importants me laissent plutôt tiède. Attaquons le vif du sujet sans détour, quitte à troller: La Menace Fantôme est le plus mauvais Star Wars des 6 épisodes. Alors c'est peut être un simple avis, mais je m'explique.
   
Le scénario dans un premier temps est... Naïf disons. Autant le scénario des 3 épisodes de la trilogie moderne mis bout à bout est bien ficelé et raconte avec une fatalité implacable le fourbe plan des Siths et la chute du coté obscur d'Anakin, autant cet épisode I tout seul est franchement sommaire, presque enfantin. Il y a une princesse, enfin, une Reine, mais une Reine jeune, très jeune, protégée par des chevaliers et un palefrenier galactique de 9 ans qui tape dans l'oeil de la belle Princesse/Reine avant de sauver la Reine et son peuple sur son destrier galactique... Oui, vu comme ça il y a un coté Disney à cet Episode I. Et j'aime pas Disney.

Par ailleurs George Lucas n'évite pas les écueils d'une chronologie par moments flous, sur l'âge d'Obiwan par exemple, qui prend un sacré coup de vieux quand même entre la première et la seconde trilogie alors que tout au plus 30 ans se passent entre l'épisode I et l'épisode IV. Mais admettons, car mine de rien la transition d'une trilogie à l'autre passe plutôt bien, et de toute façon on se concentre ici sur cet épisode. Celui ci est scindé en 2 parties, la première sur Tatouine essentiellement, et tournée vers Anakin, afin de démontrer comment le terrible Dark Vador était autrefois un bout d'chou à la bouille ronde et aux cheveux ébouriffés. C'est gentillet, mais un peu trop artificiel, d'autant que Jake Llyod cabotine pas mal. Bien sûr que c'est pas facile de tourner avec des enfants, mais il y a tellement de talents précoces chez l'Oncle Sam qu'on regrette que Lucas ne se soit pas accordé les services d'un enfant star un peu plus talentueux. Là encore admettons. D'autant que les têtes d'affiche sont particulièrement douées d'autre part.

George Lucas nous perd en revanche sur certaines idées farfelues comme les midi-chloriens (wtf oO?) parceque même s'il en avait l'idée parait-il depuis la trilogie initiale pour expliquer l'origine de la Force, l'explication parait sortie du chapeau et Anakin de conclure l'explication de Qui Gon par "je ne comprends rien..." réaction particulièrement partagée par le spectateur lorsqu'il entend cela pour la première fois! Anakin WIN. Autre incident de parcours, faut il le nommer? Un incident de parcours avec deux longues oreilles tombantes et un dialecte disons déroutant.

Heureusement, heureusement, la Menace Fantôme reste épique. Il y a malgré ses égarement la magie Star Wars qui opère, et une fois l'épisode replacé comme pilier de la saga, il affirme sa cohérence avec sa suite mais aussi les épisodes historiquement précédents, car s'il est la genèse de l'histoire contée, il se situe en plein milieu de la saga chronologiquement parlant, ce qui explique son statut à part.





Notation

Réalisation : 7/10

Il y a du bon et du moins bon dans cet épisode. Initialement, c'est un épisode avec une identité propre, même s'il faut aimer ce petit côté Disney, rose bonbon par moment, avec des palais, des Princesses et des colline verdoyantes où s'affrontent les forces du bien et du mal. Ensuite, les effets spéciaux, mais aussi la 3D sur cette nouvelle version, sont très réussis.

Son : 7,5/10

La musique de John Williams compte des thèmes parmi les plus mythiques du cinéma tout au long de la saga. Celui qu'on retient pour cet épisode I est le thème Duel of Fates qui accompagne l'affrontement final entre Qui Gon et Obiwan contre Darth Maul. C'est peut être même un des plus beaux de la saga et il décuple le potentiel mythique de cette scène qui l'est pourtant déjà énormément. Le reste de la musique est fidèle à la série, mais parfois trop présente, et les effets sonores "piou piou" lors des batailles dans l'espace prennent un coup de vieux comparé à ce qui se fait maintenant en terme de bruitages spatiaux. Y a pas, "piou piou" c'est kitch quoi!

Scénario : 6/10

Outch, c'est ce qui mine le plus cet épisode, assurément. Peut être qu'en racontant la même histoire il y aurait eu mieux à trouver pour le scénario, où les personnages admirablement classes (Qui Gon, Darth Maul) côtoient des Gungans balourds et des méchants aliens à l'accent russe lâches et particulièrement têtes à claques.

Interprétation : 7/10

Là aussi les disparités au niveau de la qualité du casting m’interpellent. Liam Neeson, Ewan McGregor, et Natalie Portman sont exemplaires. On peut pas toujours en dire autant du reste du casting. La quasi totalité des personnages secondaires cabotinent ou ne sont pas à leur place. Palpatine par exemple a beaucoup de mal à rendre crédible dans ce premier opus son personnage de sénateur ambitieux mais voulant le bien de son peuple. Heureusement à part quelques scènes exagérées dans le III, il se rattrape par la suite, mais restons en à cet épisode. J'ai évoqué Anakin, et outre les aliens en images de synthèse, le reste des figurants/personnages secondaires sont particulièrement effacés, comme si le film ne les concernaient pas. Heureusement, Ray Park sous le maquillage de Darth Maul est brillant malgré la platitude relative accordée à son personnage qui se contente d'être über-cheaté. La version blonde des siths en somme "Soit classe et tais-toi".

Note générale : 7/10

La note pour les Star Wars est un peu à part. Chaque film s'inscrit dans une saga qui, si elle devait être critiquée mériterait bien un 9 ou un 10. Mais si on met de coté la magie et le mythe, la Menace Fantôme n'est pas un excellent Star Wars, tout en étant un bon film de SF pour les enfants. Cet épisode paye l'orientation naïve de son écriture et certains "réglages" après plus d'une décennie sans films, mais ceux ci sont finalement plus ou moins gommés ensuite. A suivre donc.





"You were right about one thing, master. The negotiations were short."



11 févr. 2012

L'Exorciste

L'Exorciste

William Friedkin
1973

Film : Américain
Genre : Thriller horrifique old-school
Avec : Ellen Burstyn


  

    
Synopsis

Pendant le tournage d'un film à Washington, l'actrice Chris MacNeil vit en compagnie de sa fille dans une maison des beaux quartiers avec majordome et gouvernante. Si la petite Reagan a tout d'une jeune fille modèle, son comportement évolue, accompagné de phénomènes étranges dans la maison, ce qui alarme Chris qui décide de la faire consulter médecins et psychiatres. Ceux ci diagnostiquent un trouble comportemental, mais elle refuse catégoriquement de faire interner sa fille dont l'état empire. Lorsque son metteur en scène est tué alors qu'il se trouvait seul dans la maison en compagnie de Reagan, Chris décide de se tourner vers le père Karras, prêtre psychiatre encore marqué par la mort de sa mère, pour qu'il pratique un exorcisme.

Avis

Il y a des films qui font référence dans le cinéma d'angoisse. Si Hitchcock dans les années 50-60 a posé les fondement du thriller d'horreur, L'Exorciste est l'héritier le plus direct de ce genre, incorporant une dimension fantastique qui porte le thriller à un autre niveau d'angoisse, et sert de fait de pont vers la vague de films d'horreur de la fin des années 70 et le début des années 80. Bref, L'Exorciste est une légende qui traverse les décennies en inspirant toujours les mêmes frissons au spectateur, jeune ou vieux qui découvre son histoire.

Ce n'est un secret pour personne, la marque des grands films est précisément leur intemporalité, dans la réalisation comme dans l'écriture. Et si les effets spéciaux accusent leur age, ce qui est particulièrement vrai pour un film qui va bientôt fêter ses quarante bougies, on se trouve ici face à un grand film qui peut sans doute dérouter, déranger, et certainement effrayer, mais qui touche par la complexité des thèmes abordés, et la qualité de sa facture.

A titre personnel j'ai vu le film il y a une dizaine d'années lors de sa ressortie en salles version director's cut. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'à 14 ans on ne perçoit pas un film comme ça de la même manière qu'à 25. Par conséquent, ma première découverte de L'Exorciste avait été ternie par le phénomène qu'on va qualifier de "Scary Movie effect" à savoir une époque propice au ciné pop corn, à l'hémoglobine facile et perverse au degré de subtilité zéro. Ainsi donc, le poids des années (si si) ayant fait quelque peu évoluer la façon dont mes neurones gambergent, j'ai pu me re-pencher sur ce film avec une délectation à la fois nouvelle, et des souvenirs très vagues de passages angoissant imprimé en blanc sur noir dans le fond de ma boite crânienne.

Ce qu'à 14 ans on ne comprend pas en voyant un monument comme celui là, c'est dans un premier temps la lenteur. Le film a un rythme lourd, pesant, mais qui s’accélère presque mathématiquement à chaque minute du film jusqu'à l'apothéose de l'exorcisme final avant de redescendre brutalement le temps de l'épilogue. Ensuite, on a du mal ayant été habitué aux effets spéciaux des années 90 et 2000 à revenir à une forme d'effets plus artisanaux. Quand bien même! Le maquillage et les scènes de lévitation ont le mérite d'être superbement bien faites, et il n'y a pas le petit truc qui gâche tout comme parfait dans les effets beaucoup trop kitch.

Enfin, et c'est sans aucun doute l'aspect le plus important, à cet âge là on ne perçoit pas la symbolique qui transpire d'un bon film tel que celui ci. Si certains pourraient avancer que la religion est le thème central de ce film, c'est avant tout un film sur les liens parentaux. En effet, les deux personnages principaux, Chris et le père Karras ont un lien qui les lie fortement à leur famille car ils sont leurs seuls points d'ancrage. Reagan est la raison de vivre de Chris, son point de repère dans une ville qui n'est pas chez elle, et ne pouvant compter sur son mari dont on ne sait que peu de chose mais dont on devine les relations tendues et la froideur qu'il entretient avec elle et y comprit avec sa propre fille. Karras en revanche vient de perdre sa mère qui était là aussi son seul lien avec l'espoir et l'amour. L'abnégation qu'il met pour sauver Reagan est une représentation à la fois de sa volonté de sauver ce lien pour Chris et sa fille, et en même temps d'expier la culpabilité qui le ronge par rapport au décès de sa mère. La figure du père Merrin en revanche représente le divin, qui s'oppose au diable de manière frontale en dirigeant l'exorcisme, à la façon dont il se dresse à la fin de la séquence introductive en Irak, face à la statue du démon Pazuzu dans le soleil couchant, sur le même pied d'égalité.

En ce sens, la séquence finale du film est peut être ce qu'il y a de plus dérangeant, si on exclue toutefois une gamine de 13 ans invectivant un prêtre de "sucer des queues" et autres amabilités du genre. A la fois très pessimiste mais ponctué par une note d'espoir, le film assume son ambiance glauque et malsaine qui a marqué les esprits et en a fait cette légende du cinéma d'horreur. The Exorciste n'est pas à mettre entre toutes les paires d'yeux. Il a pour autant le mérite d'offrir aux cinéphiles attentifs un très bon film, pilier de dizaine de films d'horreur, de Paranormal Activity à Insidious en passant par les classiques des années 80 comme Hellraiser ou Shining.





Notation

Réalisation : 9/10

Graphiquement le film est une réussite sur quasiment tous les points. Les prises de vue son superbes, l'ambiance admirablement bien travaillé, les décors crédibles et inquiétant. Les effets spéciaux accusent le coup, mais à quel point? La célèbre scène de la lévitation est poignante et la métamorphose de Reagan, bien que vieillotte, permet de se plonger dans la lente descente aux enfers de la fillette.
 
Son : 9/10
    
Oscar de la meilleure bande sonore, L'Exorciste bénéficie, cela va sans dire d'un son très bien travaillé. La musique du thème, Tubular Bells de Mike Oldfield est un classique absolue. Les râles du démon et la violence des propos glace encore le sang malgré la violence verbale quotidienne du monde actuel, et globalement la qualité sonore renforce cette ambiance pesante, notamment l'absence de musique à certains moments clés.
  
Scénario : 8/10

L'adaptation du livre de William Peter Blatty a elle aussi glané l'Oscar, et il est vrai que l'histoire assez basique de pré-adolescente en proie au diable trouve ici une écriture très inspirée qui s'emballe de plus en plus vite comme la fin approche. L'introduction du film dans les fouilles irakiennes, en sus d'être très esthétique, est un élément vraiment en plus dans le scénario qui aurai pu tomber dans la facilité de la platitude. Mais l'histoire regorge de détails, de nuances, et si la réalisation pèche à donner au premier abord toute la complexité des personnages, au fil des visionnages on prend la dimension de la qualité de leur conception.

Interprétation : 8/10

A la fois très réussie et peut être légèrement sous-exploitée, l'interprétation tient sur les rôles clés de ses personnages principaux, incarnés par la parfaite Ellen Burstyn et l'impressionnante gamine campée par Linda Blair. A coté de ces deux femmes très convaincantes, Jason Miller peine parfois à trouver la plénitude de son jeu. A moins que ça ne soit dû à une relative mise en retrait du personnage. De même Max von Sydow interprétant le père Merrin aurai mérité un rôle plus construit, mais sa brève et intense prestation crève l'écran.

Note générale : 8/10

La qualité de L'Exorciste est d'être fait du métal inoxydable qui forge les légendes. Ses propriétés sont la conservation et la solidité au fil des ans, et le gommage à travers le halo légendaire des imperfections. Attention à la fragilité relative de ces constructions face au regard acerbe des jeunes pousses critiques qui amplifieront avec justesse les maladresses du film pour en altérer la qualité. Vous aurez comprit que je ne suis pas de ceux là. Ceux qui pensent pouvoir voir ce film sont invité à le faire avec empressement. 





"My idea of Heaven is a solid white nightclub with me as a headliner for all eternity, and they *love* me"

10 févr. 2012

How I Met Your Mother

How I Met Your Mother

Carter Bays & Craig Thomas
2005~

Série : Américaine
Genre : Sitcom de djeuns branchés
Avec : Josh Radnor, Neil Patrick Harris





Synopsis

D'humeur nostalgique, le Ted Mosby de l'an 2030 décide de raconter à ses enfants alors ados comment il a rencontré leur mère. Mais plutôt que de faire court et de simplement raconter la banale anecdote d'une fille dans un bar, Ted commence son histoire lorsqu'il a 27 ans, en 2005, et qu'il décide subitement de se mettre en quête de la mère de ses enfants, au grand dam de Barney son ami célibataire lover endurci, alors même que ses meilleurs amis, Marshall et Lily viennent de se fiancer. Il rencontre Robin dont il tombe instantanément amoureux, mais celle ci essaye de se concentrer sur une carrière de journaliste et n'a pas vraiment envie de relation sérieuse.

Avis

Sans vouloir jouer les historiens barbus attifé d'une veste en tweed, si on prend l'histoire de la sitcom depuis les années 80 (sans remonter trop trop aux dinosaures de la télé des années 70 non plus), on note des noms absolument cultes, Madame est servie, La Fête à la Maison, Notre belle famille, Le Cosby show... Mais la particularité de ces séries est de s'ancrer dans les familles bourgeoises, avec maison cosy, mobilier kitch et gouvernante. Et puis il y a en 1994, le monument qui chamboule tout. Friends. La série qui parle aux jeunes du moments, un peu comme Melrose Place sans les bogosses pétés de thunes. Ok, les jeunes de Friends sont branchés, indépendants et en vieillissant ils acquièrent de la maturité, mais ils rafraichissent la télé en présentant la bande de potes idéale, d'une manière un peu plus raffinée qu'Hélène et les garçons.

Si vous n'avez jamais vu ni Friends ni HIMYM vous me dites "le rapport?" Et bien en regardant le pilote d'How I Met Your Mother on ne peut s’empêcher de se dire "c'est le gamin de Friends" et donc de voir venir les situations à des kilomètres, puisque c'est du réchauffé. Et penser ça sur le premier épisode est, certes légitime, mais c'est se fourvoyer d'une force aussi dévastatrice qu'un missile Iranien. HIMYM est la série des enfants/ados qui ont grandi avec Friends. Mais en une dix/quinzaine d'années le monde a évolué de manière fulgurante. Les créateurs de la série ont ainsi assimilé ce que c'était qu'être jeune en 2005 et dans les années qui suivent. Coups d'un soir, dépendance aux technologies de la communication, geeks, grands ados qui vieillissent jamais, cette série est un condensé de la fameuse génération Y qui passionne les sociologues grisonnant #clashgénérationnel.

Comprenez par là que sans en faire une série geek comme Big Bang Theory, les créateurs ont réussi à incarner la quintessence d'une génération pour en faire un show de sitcom assez classique dans le fond : histoire d'amour, d'amitié, relation professionnelles, à la famille etc, tout en insufflant le vent de la modernité dans la forme. En exemple, d'une part, le pitch original d'un père racontant l'histoire de sa vie à ses enfants, mais avec un fil rouge qui suit le perso principal au fil des saisons. Certains épisodes sont assez classiques : flashback sur la période universitaire. [Spoiler alert]: Ted avec une afro et Barney avec un bouc oO  et autres joyeusetés relatives à un procédé classique, mais parallèlement certains épisodes sont beaucoup plus fouillés dans la forme et fonctionnent comme un jeu de piste, ou une vision à plusieurs facettes d'une même histoire.

Bref, (qui est d'ailleurs un très bon exemple de ce genre de série héritière de Friends centré sur la génération des 20-35 ans actuellement #justsaying) HIMYM souffle depuis 7 saisons le vent de la modernité télévisuelle, offrant aux jeunes qui dévorent les séries sur le net un nouvel exemple de la vie idéale à l'américaine, mais pas seulement, puisque la série un peu à la manière de Friends dans les premières saisons n'est pas un concentré de hype doré dans ses moindres aspects, et du coup il y a quand même un certain sentiment de proximité avec les personnages.

Ajoutons encore que la série se démarque aussi par des personnages plus atypiques qu'à l’accoutumée, et même s'ils ont le trait un peu grossi, ils sont assez justes dans la représentation d'un jeune New Yorkais, et qu'en plus la distribution impeccable rend chacun aussi attachant qu'hilarant. Parce qu'en fin de compte, c'est ça l'essentiel : l'écriture et le pouvoir de faire rire. Sans épiloguer là dessus, la série est juste poilante, désopilante, tellement les situations, les dialogues et le jeu des acteurs sont bien orchestrés.






Notation

Réalisation : 9/10

Juste et réussie, la réalisation jongle habilement avec le fil rouge et la vie de tous les jours d'une bande d'amis. Les décors, la garde robe des protagonistes, tout garde une impression de crédibilité qui sert habilement le show par rapport à l'originalité des répliques et du caractère comique. Un exemple de ce qui se fait de mieux dans un format assez difficile à s'approprier qu'est la sitcom.
   
Son : 8/10

Difficile de juger de la bande son sur ce type de programme, mais si on ne la retient pas c'est généralement qu'elle passe bien. En même temps, il n'y a pas que ça. Le générique est suffisamment sympathique et court pour ne pas gêner, les mélodies entre les scènes au poil, et les effets sonores très bien maitrisés. Par ailleurs, la tessiture des acteurs forme une sorte d'harmonie perpétuelle, et les pointes dans les aiguës de Barney contribuent au comique du personnage, donc rien à y redire!

Scénario : 9/10

On frise la perfection dans l'écriture des épisodes. Même s'il y a de très légères contradictions qui naissent au fil des saisons (bien moins que dans Friends puisqu'on en parlait comme modèle au début) mais dans son ensemble la cohérence de la série est très bien préservée, et l'histoire se monte pierre par pierre, révélation mineure par révélation mineure, et à l'heure où je vous parle, des millions de fans de par le monde attendent à la fois avec impatience, et en même temps en demandant en demandant aux auteurs de faire durer le plaisir, de découvrir comment Ted a rencontré cette foutue mère de ses enfants!

Interprétation : 10/10

J'ose la note maximale. J'adore chaque acteur parceque chacun incarne son personnage avec la maestria exigée par la cahier des charges. Alors, oui, Barney est le soliste de ce fantastique groupe. Oui, ses facéties sont parfaitement jouée par Neil Patrick Harris qu'est devenu une véritable star grâce à ce rôle, mais le moindre de ses acolytes dans les rôles titre est un monument de jeu, et rarement une sitcom aura eu d'aussi bons acteurs.
  
Note générale : 9/10

Le problème quand on aime c'est qu'on ne compte pas. Je ne compte pas les points pour cette série et je lui accorde XXX/10, et ça n'a rien à voir avec Vin Diesel. Mais puisque je veux faire les choses consciencieusement je note bêtement sur 10. Alors pourquoi justement ne pas mettre la note maximale? Simple snobisme élitiste? Non, car comme beaucoup de choses HIMYM n'arrive pas à atteindre la perfection. Encore une fois, c'est dur de noter une série, et celle ci a l'avantage énorme de garder toute sa cohérence et son homogénéité au fil des saisons. Elle ne perd pas son intérêt, elle ne se mord pas la queue dans un tourbillon infini. Mais elle a pour autant ses défauts, au rang desquelles une identification peut être trop collante à une seule génération, qui risque de la rendre on ne peut plus obsolète dans 10 ans comme Friends l'est aujourd'hui? Peut-être, mais c'est à ce prix qu'elle est aussi géniale justement.





"It was legen... Wait for it... 'ds of the Fall! Legends of the Fall!"