12 déc. 2011

Apollo 18

Apollo 18

Gonzalo Lopez-Gallego
2011

Film : Américano-canadien
Genre : Angoisse spatiale sur vidéo-tapes
Avec : Warren Christie





Synopsis

La conquête spatiale qui opposa les Américains aux soviétiques, engendra 17 missions Apollo chez l'Oncle Sam qui rêvait de conquérir les cieux. Si Apollo 11 fut la première mission à mener l'homme sur la Lune, Apollo 17 clôtura elle la fin des vols habités sur l'astre lunaire, les missions 18 à 20 ayant été annulées faute de budget. Du moins officiellement. Car Nathan Walker et Ben Anderson, assistés en orbite de John Grey atterrirent en décembre 1972 sur la Lune pour une mission strictement top secrète.

Avis

Voilà un film à la bande annonce alléchante, promettant un bon lot de sueurs froides sur la Lune. Un univers glacial, tout en contraste, évoquant mystère et fantaisie... Forcément beaucoup ont placé de très hautes espérances dans ce film. D'où à mon sens le tollé général contre ce film. Les critiques ont en effet été très sévères. Était-ce justifié? Oui et non.
Apollo 18 sert du déjà vu. Les bandes d'archives, concept incorporé par Cannibal Hollocaust, remit au gout du jour avec Blair Witch, saturent depuis quelques années le marché de l'horreur low-budget : REC, Cloverfield, Paranormal Activity... Les ficelles sont grossières. On a droit à la caméra qui bouge tout le temps quand quelque chose d'intéressant se passe devant la caméra, les ombres furtives peuplent une majeure partie du film, le tout pour renforcer le mystère et l'angoisse. Du déjà-vu en tout bien tout honneur.

Pour continuer sur les points négatifs, le rythme est pesant, pour ne pas dire lourdingue, surtout au début, et en particulier quand on sait que le film dure en tout et pour tout une petite heure et quart. Mais n'est ce pas voulu? L'ambiance, sacrosaint du cinéma de qualité est au rendez vous malgré tout. La lourdeur du rythme, tout en contraste entre parties calmes et parties de tension extrême n'est elle pas à l'image du sol lunaire, paisible et effrayant?

En fait, le paradoxe de ce film c'est qu'il arrive à sortir d'un vieux pot usé une confiture douceâtre, conventionnelle mais appréciable. En réalité, il comporte une dose bien trop importante de subjectivité pour être considéré comme un bon film, mais face à un public averti et amateur, il peut s'avérer un bon divertissement frisottant efficacement dans les méandres du frisson et de la claustrophobie. Pas si mal!
  




Notation
  
Réalisation : 5/10

Sans aucune originalité, adoptant tantôt la caméra à l'épaule ou les caméras fixes basse qualité, le film n'est pas une réussite graphique. Il se donne un genre, sans pour autant réussir à convaincre par ses choix. Bon, le tableau n'est pas complètement noir, l'ambiance lunaire est bien retranscrite, quelques passages tiennent en haleine avec brio et le frisson est au rendez vous.
  
Son : 7/10

Là aussi l'ambiance sonore est plutôt subjective. Il faut apprécier les grésillements de radio, ce coté "sale" et sans musique de la bande son, qui rappelle quelque peu Silent Hill. Au moins le jeu, où les grésillements signifiaient la présence de créatures. Par contre, si vous ne supportez pas un film où chaque son est distinct, avec une musique omniprésente, divisez la note sonore par 4, ce film n'est pas pour vous.

Scénario : 5/10

Il faut là encore avouer que les gens ayant écrit le script ne se sont pas écorché le ciboulot. Si le scénario offre principalement un pitch alléchant avec une idée de mission secrète sur la lune, ignorant bien sûr la présence de créatures hostiles, le reste sombre dans une platitude monotone absolument sans surprise, et on voit chaque retournement de situation faire une grosse manœuvre bien évidente avant de survenir.
 
Interprétation : 6/10

Sans trouver les acteurs mauvais, on ne peut pas louer leur qualité exceptionnelle. Le protagoniste principal joué par Warren Christie manque légèrement de crédibilité dans le rôle de l'astronaute. Heureusement, Ryan Robbins est plus convaincant, mais son rôle est un peu limité.

Note générale : 6/10

En restant beau joueur, et sans vouloir enterrer un film très moyen, je préfère voir les points positifs qui m'ont fait passer 1h15 pas complètement perdue que les points de vide sidéral propres à un film spatial raté. Apollo 18 a eu le malheur d'avoir une BA trop bien faite et une affiche trop intrigante pour la qualité du contenu qu'il proposait. Une fois l'effet d'attente dissipé, sans plus aucune impatience, j'ai vu ce film, et j'ai trouvé que pour un film d'horreur moyen, il était pas si mal.





"-Did you know they were here? … … … Tommy?"