28 mars 2012

Star Wars Episode V : L'Empire Contre-Attaque

Star Wars
Épisode V : L'Empire Contre-Attaque

Irvin Kershner
1980

Film : Américain
Genre : Saga spatiale mythique
Avec : Mark Hamill, Harrison Ford, Carrie Fisher






Synopsis

Après la mémorable victoire de la Rébellion contre l'Empire ayant amené la destruction de l’Étoile Noire, l'Empereur a chargé Dark Vador de harceler les rebelles où que ceux ci se cachent dans la galaxie. Des sondes sont ainsi disséminées sur tous les systèmes pour que l'Empire puisse enfin retrouver la trace de la Princesse Leia, de Luke Skywalker, et de toute la Rébellion. Lorsqu'une sonde atterrie sur Hoth, planète gelée base des rebelles, le Seigneur Vador ordonne un asseau massif, forçant les rebelles à fuire. Luke décide alors de rejoindre le système Dagoba sur les mots d'Obi Wan pour être formé par Yoda, dernier chevalier Jedi de la galaxie, et devenir à son tour un puissant Jedi capable d'affronter Dark Vador.

Avis

Après un premier film grandiose qui avait rien de moins que révolutionnée la SF contemporaine, George Lucas décida de confier à Irvin Kershner la direction de ce premier sequel de sa saga galactique, tout en restant à l'écriture et à la production. Cet opus, plus sombre que le premier, nous plonge dans la vengeance de l'Empire qui compte bien mettre au pas les Rebelles. L'orientation plus mature du film a été à double tranchant pour les fans. Si certains y ont vu une ambivalence logique avec le coté clair de la force omniprésent dans l’Épisode IV, et le coté obscur qui investit ce pan de la saga, d'autres ont vu la corruption d'un univers où, certes, le bien et le mal s'affrontaient, mais dans un optimisme et un légerté relative.

Il est vrai que le film commence par le héros principal qui se perd dans une terrible tempête de neige, puis qui se retrouve embourbé dans un marais glauque avant de se faire couper la main à grands coups de sabre laser. Le constat n'est pas plus glorieux pour ses acolytes qui multiplient les revers de fortune. Seul l'Empire est à la fête dans cet épisode. Mais en même temps, on ne peut pas dire qu'on n'avait pas été prévenus. Le titre n'était pas "L’Empire boude en buvant un chocolat chaud". Non. C'est "L’Empire Contre Attaque", et il va bien faire en sorte que tout le monde ait comprit, en traquant sans relâche les Rebelles.

La conséquence directe de ce fait, c'est que les situations dans lesquelles se retrouvent les protagonistes sont on ne peut plus incertaines, la tension est à son comble et la révélation finale n'en est que plus choquante. Par ailleurs, ce caractère à couteaux tirés implique forcément un suspens accru. Le résultat est donc forcément plus pessimiste et sombre que jamais.

Il ne faut pas pourtant occulter l'autre attrait de cet épisode qui est sa réalisation plutôt grandiose. Plus de moyens, plus d'effets spéciaux, plus de vaisseaux, plus de créatures, plus de combats au sabre laser, bref, on retrouve vraiment ce qui va faire le succès planétaire de la saga. Par conséquent, cet épisode revêt une prestance, une classe qui achève d'inscrire la saga dans la postérité.

D'ailleurs le caractère central de cet épisode lui confère une aura particulière qui vaut à elle seule l'intérêt du film. C'est l'épisode des transitions, de la mise en relief du parcours des héros. Luke va poursuivre l'enseignement des Jedis, l'amour entre Han et Leia va éclater au grand jour, et ce dernier va avoir un sacré retour de manivelle inattendu. Quant à Dark Vador, et bien, nul n'est sans ignorer qu'il se retrouve une famille. Par conséquent, le scénario suit la réalisation et c'est donc un des volets de la saga les plus maitrisés à mon sens, qui montre l'intérêt total de cet épisode charnière.





Notation

Réalisation : 8/10

Pas moins bon que son prédécesseur, le travail de la caméra et des effets spéciaux est néanmoins plus convenu dans cet épisode. Les images de la cité des nuages sont magnifiques, les décors sont encore plus travaillés, et la réalisation est très bien menée, mais il n'y a rien de révolutionnaire dans cet épisode d'un point de vue purement technique.

Son : 8/10

On retrouve les thèmes de la Guerre des Étoiles, avec une certaine prédilection pour la Marche Impériale qui est tout aussi présente que la classe de Dark Vador au fil de l'épisode. Les effets sonores sont très immersifs et on se sent vraiment embarqué dans l'univers aussitôt les premières minutes.

Scénario : 9/10

Parce qu'il comporte le twist final le plus connu de la galaxie cinématographique, et pour la part extrêmement importante de l'intrigue finale de la saga que ça implique, le scénario de cet opus est un des plus réussis des 6. A la fois sombre et mélancolique, c'est une histoire magnifique séparée en deux volets entrelacés avec les péripéties du Faucon Millenium et celles de Luke sur Dagoba qui se rejoignent dans un final grandiose. 

Interprétation : 6/10

Bien moins notable que dans l'Episode IV, l'interprétation des personnages perd beaucoup de l'absence de Tarkin, et de celle trop bref d'Obi Wan. Alors certes, la voix de Frank Oz en maitre Yoda est culte, mais les principaux acteurs ont perdu de la fraicheur et de la spontanéité qu'ils avaient dans le premier film de la trilogie. Luke est bien moins ingénu, et ça ne lui réussit pas vraiment.

Note générale : 8/10

D'un niveau à mon sens équivalent à Un Nouvel Espoir, l'Empire Contre Attaque perd en fraicheur et en nouveauté, le rendant ainsi moins époustouflant. Pour autant la magie est plus vivace que jamais dans cet épisode, qui reste sans doute mon préféré. Il allie à merveille le cocktail aventure, combats épique et tension dramatique dans un univers foisonnant pour faire de Star Wars un mythe au delà de la saga.








"Search your feelings... You know it to be true..."

11 mars 2012

Star Wars Episode IV : La Guerre des Etoiles

Star Wars
Épisode IV : La Guerre des Étoiles
Un Nouvel Espoir

George Lucas
1977

Film : Américain
Genre : Saga spatiale mythique
Avec : Mark Hamill, Harrison Ford, Carrie Fisher





Synopsis

Après l’avènement de l'Empire Galactique, la Rébellion s'est organisée pour lutter contre l’infâme Palpatine et son fidèle Lieutenant, Dark Vador. Le vaisseau consulaire de la jeune Princesse Leia, sénatrice d'Aldorande, est accosté par le croiseur du Seigneur Vador car il la soupçonne de détenir les plans de la nouvelle station de combat de l'Empire pour les fournir à la Rébellion. Heureusement, elle est parvenue à envoyer un couple de droïdes sur la proche planète de Tatouine, pour qu'ils transmettent les plans à Obi Wan Kenobi, l'un des derniers chevaliers Jedi de la galaxie. Ceux ci tombent sur Luke Skywalker, élevé par un couple de fermiers à la mort de ses parents quand il était bébé, qui ne souhaite que quitter la ferme des Lars pour participer à la guerre aux cotés de la Rébellion.

Avis

Alors que le film a fêté ses 35 ans, soit bien plus qu'une bonne partie des fans de Star Wars, cet épisode mythique, légendaire a fait l'effet d'une bombe à l'époque. Et lorsqu'on regarde cet épisode IV, autant pour la première ou pour la énième fois, on comprend mieux, à mon sens, à quel point ce film a changé la face de la science-fiction.

Sans énumérer les nouveautés à l'époque, remettons nous dans l'ambiance. Trompettes tonitruantes et épiques qui sonnent comme le titre défile à l'écran dans l'espace, suivi d'un texte introductif plaçant immédiatement les enjeux et les différents personnages. La musique, véritablement au cœur de la saga, et encore plus dans cet épisode, se fait plus menaçante, plus martiale, et on assiste à l'accostage d'une navette par un imposant croiseur impérial. Puis l'arrivée de Dark Vador et de ses stormtroopers, avec un beau contraste entre blanc immaculé et noir brillant. L'action nous saisie et on est immédiatement dans le cœur de la bataille.

De fait, la force de ce film est de saisir une épopée dans son apogée. Puisqu'historiquement il s'agit du premier film, elle situe immédiatement l'action dans un univers qu'on imagine déjà haut en couleur sans en avoir vu plus que ce qu'il raconte. L'imagination est présente à chaque plan, et les concepts de "force", de "sabre laser" ou de la lutte mortelle entre l'Empire et la Rébellion aboutissent à forger la légende de la saga en 121 minutes.

Alors qu'à l'époque la science-fiction est un genre mineur, limité aux yeux du grand public, celui ci découvre un space-opéra cinématographique cohérent et intemporel. La raison pour laquelle il est toujours aussi facile de regarder les épisodes ayant plus de 30 ans est la preuve que la Force accompagne la première trilogie. En réalité la magie opère, plus forte que jamais sur cet épisode. Les acteurs y sont jeunes et beaux, tous préservés en ce temps là de leur célébrité naissante, un soin tout particulier est apporté aux décors, et la réalisation est (contrairement aux épisodes de la prélogie) de haute volée.

En réalité, il est difficile d'en dire énormément sur ce film puisque la légende a tellement prit le pas sur la science-fiction toutes époques confondues, qu'à peu près tout a déjà été dit. La Guerre des Étoiles est un monument du cinéma depuis 35 ans, et sans ce film, Ridley Scott n'aurait certainement pas réalisé Alien et Blade Runner, John Carpenter ne se serait pas penché sur The Thing, et des œuvres comme le Cinquième Élément ou la série Battlestar Galactica n'auraient jamais eu l'impact qu'elles ont eu. Star Wars est le pionnier le plus notoire de la saga de la science-fiction au cinéma et ailleurs post Pulp avec Star Trek ou 2001 Odyssée de l'Espace.





Notation

Réalisation : 9/10

L'image est chatoyante, très colorée, à la manière des comics de l'époque, mais elle garde une certaine retenue. Les décors de l’Étoile Noire ou de Tatouine sont très réussis, et contribuent à la pérennité du film. En ce temps là, George Lucas était encore très pertinent derrière la caméra, et graphiquement il offre un très joli film très agréable à regarder en 2012, ce qui n'est pas le cas de tous les films datant de cette époque. Et même si certains effets spéciaux sont devenus vieillots à l'usure, on les occulte sans mal devant la qualité du reste de la production.

Son : 9/10

L'épisode à la musique la plus marquante. Comme toujours John Williams à la plume compose des thèmes épiques et enlevés qui vont s'incruster dans l'imaginaire collectif comme la signature sonore de l'univers imaginé par George Lucas. Les bruitages ont également fait référence, dans le vrombissement du sabre laser, ou dans le terrible bruit des chasseurs Tie quand ils prennent en chasse le Faucon Millenium. Par ailleurs, contrairement à la prélogie, l'action restant modeste, on n’atteint à aucun moment la saturation de "piou-pious" qui dé-crédibilise une bonne partie des épisodes I à III.

Scénario : 8/10

Parce qu'il dévoile au grand public qui ne le sait pas encore en 1977, l'une des plus grandes sagas de l'histoire du cinéma, cet épisode possède une histoire à la hauteur de son Histoire. De fait, sur cet épisode, la relative finesse (dans les deux sens) du scénario passe outre, et on se laisse porter par le sort de Han, Luke, Leia, Chewie et Obi Wan sans trop objecter sur le fond assez simpliste des enjeux. L'épisode IV est bien écrit et la magie opère aussi sur ce domaine.

Interprétation : 8/10

A l'exception de Sir Alec Guiness, à la filmographie légendaire depuis les années 50, les 3 héros sont encore bien peu connu et leur anonymat renforce leur spontanéité d'acteur. Harisson Ford par exemple incarne à merveille le contrebandier filou alors que 5 ans plus tôt, il était décidé à se consacrer à sa carrière de charpentier plutôt qu'à celle d'acteur. Le jeune duo Luke et Leia, sans brûler les planches parviennent également à donner vie à ces jeunes gens aspirant à la liberté se retrouvant embarqués dans la plus grande aventure de leur jeune existence. Enfin, les acteurs secondaires sont de vrais plus pour le film, à l'image de Peter Cushing absolument sensationnel en Grand Moff Tarkin, égal de Dark Vador dont la présence dans la saga des films est malheureusement trop courte.

Note générale : 9/10

Je pense qu'on ne peut pas reprocher grand chose à ce film. Si je conçois que son aspect optimiste, manichéen et épique, sans compter qu'il s'agisse d'un film de pure science-fiction, ait pu rebuter les détracteurs d'un tel genre, le film affiche en toute objectivité des qualités indéniables qui non seulement expliquent son entrée dans la légende, mais aussi l'attrait des fans après toutes ces années. Il y a là une grande qualité dans ce film, et c'est son intemporalité qui va donner les mêmes frissons et le même enthousiasme à celui qui va le regarder pour une énième fois, bien que le connaissant par cœur, avec la même ferveur qu'après la toute première fois. Un mythe.





"Close the blast doors! ... Open the blast doors! Open the blast doors!"