17 oct. 2011

The Thing (2011)

The Thing

Matthijs van Heijningen Jr.
2011

Film : Canado-Américain
Genre : Remake/Prequel d'un classique de la Science-fiction horrifique
Avec : Mary Elizabeth Winstead



 

Synopsis
 
Lorsque Sander Halversen demande a Kate Lloyd, paléontologue de son état, de faire ses valises pour l'Antarctique pour analyser une "structure" et un corps prisonnier de la glace, elle ne se doute pas encore qu'il s'agit d'un vaisseau alien et de son unique passager, prisonniers du pôle depuis 100 000 ans. Un fois extraite de la glace, la créature s'éveille et commence alors à assimiler les occupants de la station de recherche norvégienne qui mène les fouilles.

Avis
  
On ne pas s'attaquer à l'un des films les plus marquants de l'histoire de la science fiction d'horreur sans s'attirer forcément les foudres d'une partie de ses fans absolus. Le pari de Mattjhijs (ce n'est pas pour me montrer familier mais je vais l'appeler par son prénom si ça dérange personne hein?) est donc osé: revisiter le mythe, lui offrir une origine tangible en racontant l'aventure de la station norvégienne, et recréer le climat d'horreur et de paranoïa du film initial. Sacrée paire de manches!

D'autant plus si on considère l'inexpérience du réalisateur qui n'avait jusqu'alors réalisé que des publicités ou des films assez confidentiels dans ses Pays Bas natals. Mais Matthijs n'est pas dénué de talent. Il travaille consciencieusement son image pour lui donner à la fois la force nécessaire, et, bien aidé il est vrai, par les codes du film de 1982 son ambiance se construit pour former ce monstre a deux têtes de paranoïa et d'horreur pure.

Mais du coup la question peut se poser : repompe totale du film de Carpenter ou film indépendant de son ainé? Ni l'un ni l'autre. Dans un premier temps, afin d'avoir une vision la plus objective possible, j'ai évité de regarder extraits, bandes annonces, avis, critiques... J'ai également revu l'original il y a quelques semaines, toujours avec le même plaisir. De fait, en arrivant dans la salle de cinéma mon esprit était vierge de préjugés.
Bien sûr, il y avait une certaine attente, un frisson et un espoir, mais j'ai préféré laisser taire ces expectatives pour me concentrer sur le film en lui même. Et ce sont presque 2h de bonheur qui m'ont submergé.

The Thing est en un sens un remake, c'est vrai. Les scènes rappellent presque toutes des scènes du 1er. Tantôt l'autopsie, avec la découverte des propriétés étonnantes de la créature, tantôt la scène du test où la tension est à son maximum, et une multitudes de plans et de situations qui rappellent directement The Thing de John Carpenter. Prise de risque minimale? Non, pas vraiment non plus. Le scénario est très intéressant, et ces hommages répétés se fondent parfaitement dans le film qui trouverait sa place même si l'original n'existait pas.

The Thing est également un prequel admirablement amené, se passant juste avant le film de Carpenter. Il reprend là aussi les lieux, les personnages, les évènements qui ne sont que supputés ou évoqués dans la version de 1982. Il réussi néanmoins à se connecter parfaitement dans la mythologie créée par Carpenter, contrairement à certains prequels/sequels qui altèrent l'idée originale d'un réalisateur *tousseAliens!tousse*.

Et c'est finalement la grande force de ce film. Tout le monde ne sera pas d'accord, j'en conviens, mais à mes yeux The Thing est à la fois un remake très respectueux de son modèle, auquel les références sont multiples, mais c'est aussi un très bon prequel s'intégrant parfaitement dans l'histoire, et on peut sûrement regarder celui ci puis celui de 1982 à la suite comme deux parties d'un grand film (et même jouer au jeu sur PS2 ensuite pour boucler la "trilogie"), et c'est enfin un bon film, bien filmé, bien interprété, puisant dans d'autres références cinématographiques.






Notation

Réalisation : 8/10

Dés les premières secondes du film, le style est clairement posés. Reprenant l'introduction du premier volet, avec le survol du continent glacé en hélicoptère, c'est cette fois ci une succession de plans en snow-cat qui permettent de découvrir les étendues gelées qui vont servir de prison aux protagonistes. Reprenant ensuite l'ambiance glauque de claustrophobie dans la station isolée du film de Carpenter, l'image est bien conçue et dotée d'une tension très bien amenée. Les effets spéciaux jouent également un rôle important, puisque mêlant avec grâce images de synthèse et trucages mécaniques, dans la veine du film de 1982, pour plus de réalisme. 
  
Son : 9/10

La note quasi maximale parce que c'est le thème original d'Ennio Morricone qui accueil le spectateur dans le film, plongeant indubitablement celui-ci dans un état de peur instinctive. Le reste de la musique originale est également réussi, tout comme les bruitages qui rappellent également l'illustre modèle, créateur de frissons.

Scénario : 8/10

Le scénario souffre éventuellement de point d'ombre ou d'incohérences, mais celles ci ne sont au final que minimes tant on est agréablement surprit au contraire par la capacité à relater des faits cohérents avec le film de Carpenter. Si l'architecture du script est par ailleurs plus ou moins identique à l'initiale, elle garde sa crédibilité et tient debout du début et ce jusqu'au final, même s'il surprendra plus d'un.

Interprétation : 7/10

Si les acteurs sont pour la plupart plus ou moins inconnus, ils sont néanmoins à la hauteur de la production. Contribuant au climat de paranoïa propre au concept initial, la peur et la suspicion véhiculée dans le film est à la hauteur du premier volet. Petite mention spéciale au couple de héros Mary Elizabeth Winstead et Joel Edgerton qui sont une sorte de symbiose entre Helen Ripley et McReady version 2011, et on apprécie.  

Note générale : 8/10

Très bon film, très bon prequel, très bon remake également. Bien sûr, il est impossible d'égaler celui de Carpenter, avec toute la légitimité de celui-ci comme maître du thriller horrifique, mais la qualité déborde de toute part. S'inspirant de son ainé, il emprunte à différents univers pour devenir un pur film de science fiction réussi.





 "Not all of us are human"
 

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