17 oct. 2011

Drive

Drive

Nicolas Winding Refn
2011

Film : Américain
Genre : Thriller sombre
Avec : Ryan Gosling





Synopsis

Il gagne sa vie en réalisant des "courses" pour la mafia. C'est un homme mystérieux, peu loquace, méthodique, presque froid. Mais il a ce regard doux et cette gueule d'ange qui attire l'oeil de sa charmante voisine, et ce, alors que son mari va bientôt sortir de prison.

Avis

Ceux qui ont prit ce film pour un énième Transporteur ou Fast & Furious ont vite déchanté. Mais comme le film surprend par son rythme posé et son ambiance glauque dans les rues sombres d'un Los Angeles loin d'être paradisiaque, on découvre une image travaillée, baignée dans le cinéma des années 80. Les références sont nombreuses dans le cinéma de Kubrick, Coppola et Scorcese. On pense à l'ambiance et au héros désenchanté de Taxi Driver, mais Ryan Gosling dépasse les classiques en interprétant ce sombre héros.
  
Le réalisateur nous embarque dans son film de mafieux, où les magouilles et les meurtres se succèdent, sans qu'on se rende compte. On se retrouve aspirés par une ambiance unique et étouffante. Mais le changement fait un bien fou par ou il passe. Aux antipodes des films holywoodiens, Drive raconte avec brutalité et poésie sa sordide affaire et les destins croisés de ces personnages au passé flou.

La musique a par ailleurs une influence particulièrement importante dans l'ambiance à la fois innocente et terriblement glauque. Rappelant parfois les films de Sofia Coppola (comme un Somewhere avec des mafieux vraiment pas gentils) la musique sépare ce film de la norme en le faisant baigner dans le halo des phares par une nuit fraiche d'automne.

Au final, c'est un film champagne façon brillant, doux mais qui monte à la tête (dans le bon sens du terme) et on est émerveillés par le talent du jeune acteur et de son non moins talentueux et prometteur réalisateur. Tout est dit, c'est une admirable pellicule livrée par Holywood, qui gagne a aborder des thèmes plus sombre qu'à l'habitude. Une franche réussite.


  
  
  
Notation

Réalisation : 9/10
  
Drive est beau. C'est un film superbement filmé qui plonge dans une ambiance en clair-obscur, baigné tantôt d'une douce lumière naturelle, tantôt de la lumière froide des phares dans la ville. Les paysages choisis portent amplement cette ambiance à la fois paradisiaque et urbaine, et le rythme du film lie ces éléments avec force.

Son : 9/10

Superbe musique. Elle accompagne le rythme lent et aérien de la trame visuelle. Le ronronnement des moteurs est également présent, mais il a la particularité de se faire discret, suave. Du coup le montage sonore parfaitement homogène sert admirablement un film parfaitement bien orchestré.

Scénario : 8/10

C'est bien ficelé. L'intrigue se dévoile petit à petit, prenant son temps, sans pour autant s'étaler sur la longueur. On est alors immergé dans un maelström qui nous aspire sans cesse vers plus de noirceur et de force. On sort de là différent, mais c'est le propre des bonnes histoires.

Interprétation : 9/10

Ryan Gosling, gueule d'ange si peu bavarde, est évidemment la révélation de ce film. Mais le reste du casting a lui aussi une formidable propension à montrer sa classe. Bryan Cranston ou Ron Perlman sont à la hauteur d'un tel film avec l'ambition qu'il a. Même si on voit certaines têtes inconnues qui sont convaincantes sans briller, la complémentarité que montrent les acteurs entre eux créer un lien qui solidifie la crédibilité globale que cherche à faire passer le réalisateur.

Note générale : 9/10

Peut être l'un des films de l'année. Drive est en tout cas sans conteste un film qu'on n'oubliera pas. Il se démarque largement de ce qui passe actuellement dans les salles obscures et a le potentiel pour devenir le film culte d'une génération à la manière d'un Scarface en son temps. J'ai tendance à penser qu'un bon film peut se regarder sans le son et s'écouter sans l'image. Ici le pari est gagné à chaque fois.


   


"My hands are a little dirty."

2 commentaires:

  1. Toujours aussi exceptionnel, donc un mot pour la version Blu Ray, acquise en édition prestige avec la BO, le livre de James Sallis et les 2 précédents films du réal dont le très esthétique Valhalla Rising. Le Blu Ray est absolument magnifique, la qualité de l'image nickelle, même si niveau bonus ça a l'air de rester sommaire, mais se refaire le film sur la télé HD après l'avoir découvert y a pas si longtemps au cinéma, alors là ouais! <3

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  2. Drive, le Lost in Translation du V8. Une symphonie de la violence dont le chef d'orchestre s'appelle mélancolie. Je suis resté scotché de A à Z lorsque je l'ai vu, j'ai absorbé chaque image, chaque son, chaque musique. Rien ne se télescope, tout fonctionne parfaitement.

    L'affiche annonce clairement la couleur et a très bien rempli, en ce qui me concerne, son rôle de teasing : un homme seul, tourmenté, pourchassé dans le dédale des rues de L.A. qui malgré sa gueule de minet se préoccupe peu de savoir si le monde tourne rond tant que son univers lui, reste debout. Jusqu'à cette blondinette (elle aussi seule et tourmentée), ni belle ni laide, mais qui transpire l'innocence et la simplicité. Ils semblent si différents et pourtant si proches... Elle lui renvoie en pleine face sa propre image de beauté esseulée et violente. Un miroir au féminin ? Possible.
    L'un n'exprimant avec ses poings ou son volant que ce que l'autre refoule au plus profond d'elle-même afin de sauvegarder sa progéniture des déviances toutes aussi violentes du pater familias.

    Comme tu l'as dis Kweolf, et je partage cet avis depuis les premières minutes à avoir vu ce film, celui-ci deviendra (est déjà ?) culte et incontournable. Il fait écho en moi de cette "génération des 80's" où les couleurs vives se mélangent au noir le plus profond sur une musique synthétique. Un mélange improbable et pourtant carrément savoureux d'un Bullitt, d'un Scarface et... d'un Lost in Translation.

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